L’industrie de la mode est l’un des plus polluantes au monde. Pour produire un seul t-shirt, il faut 2 700 litres d’eau. Elle se place derrière celle du pétrole. Face à ce phénomène éco destructeur, des initiatives ont été prises et tentent d’inverser ce processus. IL faut savoir que 70% des cours d’eau en Chine sont pollués à cause de cette industrie. Comment faire pour éviter la fast-fashion et redonner du sens à notre consommation ? La surconsommation a un impact considérable sur notre planète. Quelles sont les solutions à notre disposition ?
Un mode de production trop polluant et
La base de tous les produits que nous retrouvons dans nos magasins préférés sont tous issu de trois filières de production. Celle qui utilise les plantes comme le coton ou le lin, la deuxième qui se sert des poils ou de la peau des animaux et la dernière qui vient de la pétrochimie (polyamide, nylon, …). La première cause de pollution est la culture ou la fabrication de la matière première. Les élevages prennent des proportions incontrôlables, les cultures s’étendent de plus en plus sur la faune et la flore et les matières chimiques sont de plus en plus toxiques.
C’est donc toute une chaine et une manière de production qu’il faut changer et faire évoluer vers des méthodes écoresponsables qui prennent en compte le fait que les ressources ne peuvent pas être indéfiniment sur-dopées artificiellement. 10% des pesticides mondiaux utilisés dans l’agriculture sont destinés pour la culture du coton. Sachant que selon les derniers statistiques, nous n’utiliserions pas 70% de notre garde-robe, autant dire que nous entretenons un système qui est plus que néfaste à notre futur confort de vie.
La fast-fashion a mis en place un cercle négatif qui ne fait qu’entrainer les prix vers le bas et donc les conditions de production tant au niveau des de l’environnement que du travail humain. Il faut ne faut pas se voiler la face et se dire que ces méthodes de production n’ont pas d’impact sur les personnes étant employées dans ce secteur. Un cargo transportant les pièces produites à l’autre bout de la planète pollue en équivalence autant que 50 millions de voitures. De quoi faire réfléchir et prendre un peu la mesure de l’ampleur de l’impact écologique que nous entretenons avec notre manière de consommer. Nous sommes des conso’acteurs.
La vente entre particuliers une bonne solution ?
En 2013, 52% des français avaient effectué un achat sur une plateforme de revente entre particulier. Une tendance qui ne fait qu’augmenter et qui donne un nouvel élan à la lutte contre le gaspillage et la surproduction.
Cette nouvelle tendance permet de donner une seconde vie à des pièces qui ne sont pas en bout de course et qui peuvent tout à fait faire. D’ailleurs elle porte un nom : « upcycling » en anglais ou « surcyclage » en français. De nombreuses plateformes d’échanges ou de vente existaient depuis quelques années comme AMAZONE, EBAY ou LE BON COIN. Elles mélangeaient professionnels et particuliers et cela pouvaient un peu brouiller les pistes. Désormais, des applications comme VINTED donne la priorité et sont réservées uniquement à la vente entre particuliers. Plutôt que de jeter ou de ne pas porter vos anciennes affaires, pourquoi ne pas en profiter pour arrondir les fins de mois et vous permettre de renouveler votre garde-robe à moindre frais ? C’est un geste citoyen en plus d’une bonne action pour votre portemonnaie.
Le principe est simple et efficace. Lorsque vous vous rendez compte que vous avez des affaires dont vous n’avez plus l’utilité, vous avez simplement à mettre en ligne une belle photo de votre produit à vendre et vous n’avez qu’à attendre que l’on vous contacte afin de vous acheter votre article. Le petit plus qui fait pourtant une grande différence, c’est que vous n’avez pas de frais à payer lorsque vous vendez quelque chose. Cela est encore un argument de poids pour tous ceux qui n’osent pas encore sauter le pas et pensent qu’ils vont devoir payer des sommes non prévues au départ. Il vous est aussi possible d’acheter plusieurs pièces et de les mixer entre-elles afin d’obtenir un vêtement totalement unique que vous aurez confectionné à partir de pièces qui ont perdu tout intérêt pour leur dernier propriétaire.
Recycler pour racheter
Beaucoup de grandes enseignes dans la lignée de H&M ou BONOBO ont décidé de prendre le créneau et ont lancé des programmes de stockage et recyclage de vos vieux vêtements. Mais est-ce vraiment une bonne idée et arrivent-elles à réellement tout recycler ?
L’idée est louable et l’initiative peut paraître altruiste. Hélas, on ne nous propose pas de réelles solutions et surtout on nous appâte avec des bons d’achats nous permettant au final de remplacer ce que l’on vient de donner. Au final la démarche n’est pas faite en vue d’une réduction de la production de textile mais plus pour un remplacement et un écoulement plus facile des nouvelles collections en poussant à l’achat les consommateurs. Une manière de se donner bonne conscience tout en continuant sur la même lancée son petit quotidien.
Il faudrait donc que ces grands noms de la distribution de textile ne proposent pas un recyclage traditionnel mais couple peut-être avec un recyclage sous forme de don a des associations. Cela permettrait d’écouler réellement et de manière très utile les vêtements rapportés en bon état et de n’envoyer en recyclage que les pièces ne pouvant vraiment plus être portées. Car il a été fait constat que beaucoup de pièces que nous rapportons dans l’espoir qu’elles retrouvent une nouvelle ne peuvent hélas pas recevoir les traitements nécessaires et se retrouvent à polluer de nouveau et parfois de manières beaucoup plus permanente. Il y a donc un état d’esprit et une manière de faire à revoir afin que tous les acteurs du monde du textile puissent réellement travailler ensemble et que cela donne des résultats sur le long terme et de manière durable. Producteur, revendeur et consommateur doivent impérativement trouver un terrain d’accord et penser que cela est un grand geste envers la planète.
La tendance du recyclage dans la mode ne doit pas être une tendance éphémère. Elle doit donner à une véritable prise de conscience de chacun pour que l’on puisse faire avancer cette industrie dans le bon sens et ne pas rester cantonné à notre besoin primaire de consommer.